La passion pour le cinéma et les hasards de la vie m’ont menée vers une carrière professionnelle de monteuse dans le cinéma et la télévision où le travail de l’image comme du son m’ont enchantée.
Entre 2 montages de films je suis partie me ressourcer au loin , là où les conditions de vie sont différentes des nôtres pour m’y perdre et certainement m’y construire et m’y retrouver. Portée, emportée vers l’improbable, une terre inconnue , avec pour seul matériel: un appareil photo argentique et 2 objectifs, pas de flash ni de pied; En privilégiant le contact, le dialogue, l’écoute d’une émotion, d’un sentiment d’étrangeté et de familiarité mêlés, à l’inverse du chasseur qui capture. L’image n’ est elle pas avant tout une rencontre?
«Reine Roman travaille sur le rapport à l'autre, au temps et à l'espace. Impliquée dans plusieurs associations humanitaires elle a pu partager ces moments uniques avec les réfugiés tibétains du Ladakh, les femmes et enfants kanouris de Diffa, les peulhs borroros au Niger, et aussi les nomades mongols du Gobi ou les femmes du Shekavati du Rajasthan.»
Depuis 2012, je décide de m’investir totalement dans la photographie. Photographier c’est être toujours en éveil, sur le qui -vive; on porte sa mémoire , sa culture et au moment de la prise de vue , l’image arrêtée donne l’occasion de résumer une situation, un événement, un sentiment en un seul clic. Défi à relever à chaque prise de vue.
Continuer la rencontre du terrain avec un public me mène à participer à différentes expositions collectives et personnelles : artistes portes ouvertes de Ménilmontant, marché d’art contemporain à la Bastille, Marché artistes Edgar Quinet et Bastille, Auteuil, Conflans St Honorine, Vanves, Bretagne,Berry, Bruxelles…
Depuis quelques années je m’éloigne du réalisme pour me rapprocher de la nature: quitter un monde urbain souvent agressif, pour un autre insolite, étrange, et nouveau pour moi. Les rencontres avec la nature , en particulier les arbres, le ciel, les nuages me permettent une évasion et aussi une reconstruction face au « non étre » qui nous est imposé.
« On parle communément de paysages sublimes, de grands espaces. C'est vrai. Le regard porte loin. Mais Reine Wekstein-Roman va au-delà du premier sentiment d'immensité. Elle l'interprète. C'est une exégète de la Nature."
« On pourrait parler d'abstraction mais ce serait ignorer la matérialité, la sensualité des images de Reine Roman. Disons que la figuration jamais ne s'impose. Paysages, lumières, matières, couleurs, tout est ambiguïté, c'est le spectateur qui se figure ou bien y renonce. Du sens obvie d'un paysage, elle extrait des masses graphiques en forme de nappes, de lignes de crête saccadées, de pitons rocheux posés sur de minces surfaces planes. Des pans de glacier dérivant. Amincis, dentelés, troués par la montée des eaux. Une abstraction tellurique partout à l'oeuvre. Ces images ne peuvent faire sens que dans l'espace ouvert par l'artiste au dialogue et créent une émotion tant singulière que partagée. »